• "Hollandades"

    6 mai 2012. Une journée que les Français veulent historique. Ils ont bien raison. La deuxième alternance de la cinquième République mérite de rester inscrite dans les livres d'histoire politique. Cependant, l'espoir démesuré que l'élection de François Hollande suscite n'est pas à la mesure des enjeux profondément déterminant et dramatiques auxquels la France doit faire face. Non pas que l'espoir soit nécessairement un mirage, un voile ou un rempart que l'on dresse pour faire face au désespoir et aux idées noires. Seulement, bien que le grand vainqueur d'hier semble dans sa gravité - feinte ou sincère - avoir saisi ces enjeux, sa campagne n'était pas juste. Qualificatif qu'il aime employer et répéter à qui veut l'entendre.  Pourquoi ? Elle n'était pas juste car a laissé une grande place à l'opposition permanente envers le président sortant. Ce dernier devait rendre des comptes, il est certain mais assumer les responsabilités de ces actes ne veut pas dire nécessairement être pendu sur la place publique. Les relais médiatiques donnaient parfois à cette allure de campagne des airs de lynchage acharné...et injustifié. Le bilan de Sarkozy est mitigé. La caricature qui a été faite par les deux camps, bien qu'elle puisse être perçue comme un effet pervers voire inévitable de la course à l'Elysée, n'a pas de mon point de vue permis aux électeurs de saisir la vérité sur ce qui a été mis en place ou non, les promesses qui ont été tenues ou non par les deux gouvernements Fillon. Evidemment, qu'il y eu des dérives. Evidemment, qu'il y a eu stigmatisation. Evidemment qu'il y a eu des échecs et peut être que l'austérité n'est pas une solution viable mais toujours est-il que certains investissements nécessaires ont vu le jour en cinq ans, certaines réformes, qui j'en suis convaincue ne seront pas remises en cause par Mr Hollande, ont été  votées et appliquées (cf allongement de la durée du travail à 65 ans avec exception pour les métiers pénibles). Quelle "sombre époque" (cf article Ben Laden) dans laquelle nous vivons! Epoque où l'apparence prévaut sur la valeur, où la parole prévaut sur l'acte, où la désinformation éclipse l'information. Dans leur obsession d'objectivité vaine et surtout totalement fausse, les journalistes ont plus évoqués les sondages, les enquêtes d'opinion que le fond des programmes. Les commentateurs et "politologues" manquaient cruellement d'esprit critique se contentant d'analyser les chemises des candidats, leur humeur, leur PERSONNALITE. Oui, une élection présidentielle est intrinsèquement et indéniblement une entreprise en partie affective, charismatique. Cependant, les candidats qui prennent des accents de compassion au sens littéral avec leurs électeurs, auraient gagné, sans recourir à aucune stratégie politique, des voix du FN en parlant vrai. Sans condescendance, sans faux-semblants et sans populisme. Car le populisme n'est pas l'apanage de l'extrême droite et de sa "glorieuse" représentante Marine Le Pen. Promettre l'accroissement des effectifs des fonctionnaires, promettre l'abaissement du départ de l'âge à la retraite, promettre le blocage des prix de l'essence n'est  ce pas du populisme Monsieur Hollande ? Oui, le changement c'est maintenant mais quel changement ? Il ne suffit pas de vouloir changer " la pratique du pouvoir", s'inscrire dans la nomalité même si l'humilité ne peut en effet pas faire de mal à nos dirigeants politiques de n'importe quel bord. La tâche qui attend le nouveau président c'est une réforme en profondeur du système économique. Il ne suffit pas de guérir les effets des maux, il faut détruire leurs racines. Qu'il s'agisse de relance ou d'austérité, le ressort budgétaire est une solution keynésienne de sauvetage d'un système capitaliste en perdition. Le président Hollande parlait de transition énergétique c'est peut être l'un des seuls moments dans la campagne pendant lequel on a entendu ces deux mots fondamentaux. L'écologie est un puit de croissance. Lui, qui cherche la croissance, qui y croit comme on croit en Dieu devrait réellement en faire le moteur de son mandat. La justice sociale ne sera q'un vain idéal si on s'époumonne, si on s'essouffle à préserver nos vieux paradigmes économiques tels quel. Le statu quo ne paye pas. Il faut les rénover. L'ère qui s'ouvre devant nous peut être une épopée tragique. A Monsieur Hollande de décider de la transformer en voyage messianique et de redonner à la France sa place mondiale de territoire utopique.


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  • Sujet tombé au bac scientifique cette année: Il n'y a pas d'homme sans culture mais celle-ci peut le déshumaniser...

    Exemple: Aujourd'hui une jeune fille qui faisait son jogging a été retrouvée morte! Sans raison apparente, son corps a été brûlé... Je parierais que l'assassin sera jugé soit pour psychopathie soit pour folie...Toujours la même rengaine... Mais le fait d'être cultivé dans les deux sens du terme peut'il réprimer ce fond de cruauté en nous?

    Réponse: " Nous avons chacun un monstre en nous" Simone Weil.


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  • ActualitéActualité

     La mise à mort de Ben Laden a suscité une emphase généralisée et mondiale, particulièrement dans le pays qui s'est fait le porte-flambeau de la lutte contre le terrorisme; les Etats-Unis.

     Même s'il est vrai que cette nouvelle peut nous réjouir dans la mesure où l'un des hommes les plus dangereux de la planète a disparu, une pointe de doute, de malaise reste ancré dans nos consciences...

    Car comment en est on arrivé à "fêter l'assassinat de Ben Laden" -pour reprendre les mots de Cécile Duflot, secrétaire générale d'Europe-Ecologie?  Si parler d'assassinat peut paraître excessif, il faut garder en mémoire que ce genre de situation, ces chasses à l'homme ne sont pas moralement acceptables. Cependant, dans le monde d'aujourd'hui elles s'imposent pour maintenir un semblant de paix. Et là se trouve le problème.

    On observe une croissance des inégalités intranationales et internationales. De fait, la haine de l'autre, de l'Occident dans le cas de l'islamisme radical, se propage à une vitesse inquiétante. Les évènements au Maroc de ces derniers jours confirment le "ras de bol" des peuples face à une minorité aristocratique, méprisante et despotique. Mais pas seulement. Tout le monde s'accorde pour dire que la montée des extrémismes de droite est dû en partie à la crise économique et sociale qui touche la planète depuis 2008. En France, un rapport de l'INSEE a montré que le salaire des 0.01% les plus riches avait augmenté de 32.7% tandis que celui des moins dotés en capital économique avait stagné. Drôle de monde.

    On comprend comment la misère nourrit la haine et la peur de l'autre, de l'étranger qui cristallise toutes les passions et devient - systématiquement- le bouc-émissaire. Et finalement, une question fondamentale, inextricable se pose: A qui la faute? Réellement? Car de nombreuses études montrent bien que l'étranger responsable de tous les maux n'est qu'une fiction.

    Il serait peut être temps de vraiment y réfléchir et de remettre sérieusement en cause notre modèle de vie en société: celui de la croissance économique, de l'opulence d'une minorité aux dépens d'une majorité de pauvres car sinon, on pourra arrêter, tuer, tous les Ben Laden du monde, leurs avatars haineux réapparaîtront et ne cesseront de gangréner le monde de leurs imprécations hargneuses.


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  • Au regard de l'actualité et du mouvement démocratico-populaire qui se déroule au Maghreb, j'ai voulu réfléchir sur ce phénomène humain et récurrent à travers l'histoire qu'est la Révolution (avec un grand R) :)

     

    Existe-t'il de bonnes révolutions?

    Honnêtement, j'en doute. A regarder l'histoire dans ses tréfonds les plus obscurs, on remarque que chaque événement subversif - ayant bouleversé l'ordre politique d'une société de manière définitive - n'a jamais aboutit à des situations d'équilibre et de stabilité.

    Prenons l'exemple des Révolutions d'octobre. La bourgeoisie russe puis les bolcheviks de Lénine prennent le pouvoir tour à tour mais pour des raisons conjoncturelles – la guerre civile – et structurelles – les menchéviks et bolchéviks, en somme tous les mouvements d'influence marxiste, se sont formés sur des bases révolutionnaires donc d'emblée violentes – la Russie,

    ou l'appareil politique soviétique, se transforme en un régime totalitaire et sanguinaire (Procès de Moscou, Goulag...). Autre exemple, plus familier, la révolution française de 1789. Elle se produit de manière à la fois brutale et attendue. Produit de l'exaspération du peuple et de l'avidité politique de la bourgeoisie française, elle aboutira à un régime de terreur qui durera plus de trois ans et qui se clôturera à la mort de Robespierre sur l'échafaud. En dernier lieu, on peut évoquer la Révolution islamiste de 1979 en Iran qui a conduit à l'instauration d'une autocratie liberticide et verrouillée.

    Au regard de l'histoire  on peut se poser la question de savoir si la révolution – bien qu'elle est le fruit d'idéaux porteurs d'espérance – n'apporte dans la pratique que des changements sociaux mélioratifs. Elie Wiesel – prix Nobel de la Paix de 1986 – affirmait dans son roman Otage , «  la Révolution [est] un terme noble, un mot sanglant ».

    Il soulevait toute l'ambivalence du phénomène. D'un côté, les modalités des révolutions et l'histoire effective qui les suit laissent penser au premier abord que dans certains cas l'ordre « premier » était préférable. Cependant, au delà des révolutions purement politiques, la vie quotidienne est parsemée de « micro-révolutions » comme l'opposition adolescente à l'autorité parentale. Partant de ce constat, on peut supposer que la Révolution dans le sens large du terme est un phénomène humain indispensable à la pérennité de l'homme et à son avenir.

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